Vers un monde sans pétrole ? France Culture
Avec :
Mathieu Auzanneau, auteur du livre « L’or noir » et Directeur de The Shift Project
Pierre René Bauquis, Géologue et économiste, ancien directeur stratégie et planification de Total.
Dérèglement climatique : la fin du monde est-elle vraiment pour 2050 ?
Une étude australienne évoque la fin de la civilisation en 2050 si rien n’est fait pour freiner le réchauffement de la Terre. Mais des climatologues soulignent qu’il s’agit du « scénario du pire » et qu’une autre issue reste possible.
Extraits :
« Si rien n’est fait pour limiter le réchauffement climatique, « la planète et l’humanité auront atteint un ‘point de non-retour’ à la moitié du siècle, dans laquelle la perspective d’une Terre largement inhabitable entraînerait l’effondrement des nations et de l’ordre mondial », avancent les auteurs, David Spratt, directeur de recherche à Breakthrough, et Ian Dunlop, ancien cadre de l’industrie des énergies fossiles. Selon eux, il existe « une forte probabilité que la civilisation humaine touche à sa fin » dans trois décennies. »
« Aucun des experts interrogés par franceinfo ne pointe cependant une quelconque erreur dans ce rapport. Même si ce n’est pas une étude scientifique, « plutôt une compilation de certaines références et de rapports d’ONG », précise Benjamin Sultan, directeur de recherche à l’Institut de recherches pour le développement (IRD). »
« Françoise Vimeux évoque elle aussi « une autre manière de vivre ». « Cela serait un changement brutal, mais ce ne serait pas la fin du monde. La vie a déjà survécu à des catastrophes, l’humanité survivra aussi. Son extinction n’est pas pour tout de suite », assure Joël Savarino »
L’article de France Info : https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/dereglement-climatique-la-fin-du-monde-est-elle-vraiment-prevue-pour-2050_3488261.html
Gaël Giraud : Tsunami financier, désastre humanitaire ?
Effondrement financier ou effondrement climatique ?
Gaël GIRAUD est Chef économiste de l’Agence Française de Développement
Un nouveau rapport indique qu’il est « hautement probable que la civilisation humaine s’effondre » en 2050
« D’après le rapport, la trajectoire actuelle conduit à un réchauffement planétaire d’au moins 3 °C, qui déclenchera des phénomènes qui à leur tour amplifieront le réchauffement. Le résultat sera la destruction de tous les écosystèmes importants, « dont les récifs coralliens, la forêt amazonienne et l’Arctique ».
Les conséquences pour l’humanité seraient dévastatrices. Approximativement un milliard de personnes seraient forcées de migrer pour fuir des conditions invivables, et deux milliards de personnes feraient face à une pénurie d’eau potable. L’agriculture dans la zone subtropicale serait anéantie et la production alimentaire à l’échelle de la planète serait gravement affectée. Les États-nations se désintégreraient.
« Même avec un réchauffement de 2 °C, plus d’un milliard de personnes pourraient devoir migrer, et dans le scénario où il serait plus élevé, l’ampleur de la destruction dépasse notre capacité de modéliser, et il est hautement probable que la civilisation humaine s’effondre », lit-on dans le rapport. »
« les auteurs soutiennent que les approches conventionnelles d’évaluation tendent à sous-estimer le risque que le pire scénario se produise, malgré sa plausibilité. »
Pic pétrolier: ça se précise
« Un nouveau rapport de l’Agence internationale de l’énergie tire la sonnette d’alarme: ces dernières années les découvertes de pétrole et de gaz conventionnels ont été trois fois moins importantes qu’il y a seulement dix ans ! Alors que, de l’aveu même de l’AIE, les hydrocarbures de schiste ne peuvent pas combler de tels volumes, le monde réinvestit encore dans les combustibles fossiles… Et au diable la fièvre planétaire destructrice et la transition carbone ! En attendant le sevrage. »
« Autrement dit, après avoir allumé la bombe d’une fièvre planétaire destructrice, on fonce droit vers un monde de pénurie. Sans même le préparer. Collapse. »
« A l’instar de toxicomanes, si on ne trouve pas toutes les « doses » désirées par notre société -ce qui est en fait déjà prévisible donc- le sevrage pourra alors commencer, version peak oil, déplétion… Et cela reste cohérent avec les dates du pic pétrolier données par les experts du secteur. Mauvaise nouvelle: pour tous les drogués, notamment les pays riches, le manque ne s’annonce pas drôle du tout. Bonne nouvelle: les émissions de CO2 pourraient alors commencer à baisser… Et si, enfin, on se préparait ? »
L’article : https://dr-petrole-mr-carbone.com/pic-petrolier-ca-se-precise/
Transition énergétique allemande: le fantasme fait place à la gueule de bois
On ne pourra pas dire que Jean-Marc Jancovici ne les avait pas avertis !
« L’Allemagne a investi depuis 2010 plus de 30 milliards par an dans le basculement et l’on prévoit une facture globale de plus de 500 milliards à l’horizon 2025 –pour partie constituée de subventions et crédits publics, pour le reste financé par les ménages et les entreprises sous forme de hausse de prix. Une étude chiffre même à plus de 3.000 milliards d’euros (oui, 3.000 milliards!) les investissements requis d’ici à 2050, si l’Allemagne persiste dans son intention d’accroissement de la part du solaire et de l’éolien dans son mix énergétique. Des sommes faramineuses. Or, le résultat est spécialement déprimant: malgré les centaines de milliards déjà mis sur la table, les émissions de gaz à effet de serre de l’Allemagne sont au même niveau… qu’en 2009. L’Allemagne s’est certes hérissée d’éoliennes et elle accueille des milliers de km2 de panneaux solaires. Mais beaucoup ne sont pas reliés au système de distribution, ou pas convenablement, faute que le réseau ait suivi. En outre, là où elles sont connectées, ces installations ne couvrent les besoins que de manière intermittente (pas de solaire la nuit, pas de vent quand il ne souffle pas…) ce qui requiert, en complément et faute que le stockage soit rentable ou même possible, des capacités complémentaires souvent fossiles (affreux charbon et horrible lignite en tête). Une bérézina. »
(publié par Joëlle Leconte)
Le terminal pétrolier de Brest
Finistère : comment le carburant arrive à la pompe ?
Le carburant arrive par bateau au port de Brest puis des camions citernes alimentent les stations services.
« Le dépôt pétrolier de Brest alimente les stations essence du Finistère, de l’ouest des Côtes-d’Armor et d’une petite partie du Morbihan. »
« 120 à 140 camions y transitent chaque jour en temps normal, avec des pics d’activité le lundi et le vendredi. La capacité de stockage totale en gazole, fioul et essence est de 129 000 m3 et le dépôt sert à alimenter des stations essence du Finistère, de l’ouest des Côtes-d’Armor et d’une petite partie du Morbihan. »
L’OR NOIR, LA GRANDE HISTOIRE DU PÉTROLE ! – Matthieu Auzanneau & François Ruffin
Une vidéo (52 min) qui résume assez bien notre dépendance au pétrole. Les humanistes croient à la force de l’esprit… C’est ne pas vouloir voir l’éléphant en plein milieu de la pièce : nous sommes des enfants du pétrole. Cet or noir nous avons de plus en plus de mal à en trouver… L’Histoire ? Regardez-là à travers « la lunette énergétique » et tout devient très net.
Démocratie, liberté, déplacements, douceur de vivre, rencontres, etc… tout absolument tout nous le devons au pétrole et aux énergies fossiles (charbon et gaz). Depuis 15 ans nous consommons de plus en plus d’énergie et nous avons de plus en plus de difficultés à en trouver. Le scénario à la Mad Max pour très bientôt (5 ou 10 ou 20 ans) ? Danger imminent ?
Matthieur Auzanneau est le Directeur du Shift Project (association qui travaille pour la décarbonation de l’Europe)