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#2 Jancovici a répondu à vos questions – 06/12/2018

Le Haut-Conseil pour le Climat

(à 4 min 50 s dans la vidéo)
13 membres : des experts, des techniciens du secteurs, des gens sincèrement passionnés, intéressés, impliqués dans la question du changement climatique et dans l’action qu’il faut avoir
Des gens de bonnes volontés qui avec un peu de change réussiront à s’accorder pour parler au pouvoir sans perdre sa liberté d’expression.

« C’est un comité d’experts qui doit éclairer les décideurs publics avec une double approche : un regard prospectif pour définir quelle trajectoire suivre afin d’atteindre nos objectifs en matière de lutte contre le changement climatique, notamment la neutralité des émissions de carbone en 2050. Et un regard rétrospectif afin d’évaluer les stratégies et politiques mises en œuvre. »
source : https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/climat/le-haut-conseil-pour-le-climat_129808

Pédagogie / Enseignement Supérieur / Énergie et Climat

(à 13 min 55 s)
La Secrétaire d’État à l’Enseignement Supérieur Frédérique Vidal : La formation est très importante
Quelques jours avant le Shift Project rendait sont rapport provisoire : la formation aux enjeux Énergie-Climat dans l’enseignement supérieur

« La demande est forte chez les étudiants, et le besoin de compétences vital »

« Toute activité humaine demeure aujourd’hui de près ou de loin tributaire des énergies fossiles, et un pays ne peut mener une telle transition sans se doter des moyens humains nécessaires. »

https://theshiftproject.org/article/enseignement-superieur-pour-la-transition-the-shift-project-publie-son-rapport-intermediaire/

La formation est très importante car il est difficile de discuter d’un problème qui est encore très mal compris et mal cerné par la population dans son ensemble. On confond parler beaucoup et parler bien (surtout en ce qui concerne la Presse). La problématique Énergie – Climat n’est absolument pas enseignée à la hauteur de ce qu’elle devait être aux futurs cadres c’est à dire ceux qui auront la charge de conduire les affaires d’une entreprise, d’une association, d’une collectivité locale, ou de la Nation. C’est un point sur lequel le Haut-Conseil pour le Climat va être nécessairement actif.

La quasi totalité de la classe Politique et le Président Macron n’ont pas compris le problème

Car ils sont biberonnés à l’Économie classique, ils pensent que la croissance va revenir mais elle ne reviendra pas. Il y a un vrai coup d’arrêt sur la machine économique depuis 2007 à cause de la contraction subi de l’offre énergétique en Europe.
Le SHIFT PROJECT a établi des relations de confiance avec quelques Députés de La République en Marche, dont un chez les Républicains. Ces Députés viennent spontanément vers le SHIFT PROJECT pour solliciter des idées. Il y a aussi quelques Sénateurs. Mais cela représente très peu de femmes et d’hommes politique qui s’inquiètent réellement de la problématique.
A noter : la politique au quotidien est une bataille « au couteau ». Faire passer un amendement ou une Loi est une bataille « au couteau ». C’est très difficile de mettre en application une idée et c’est très très chronophage.

Est-ce que l’Union Européenne Monétaire peut-elle être un frein à la transition énergétique et agricole ?

(à 23 min 30 s)
L’Europe est un frein ? Partiellement oui. (attention cela ne veut pas dire que Jancovici n’est pas européen) Il y a un enjeu crucial de la refondation de l’Europe autour de son objectif premier : le maintien de la Paix. Malheureusement depuis le traité de Lisbonne on dit « l’Europe c’est un grand Marché » et « Il faut assurer une croissance ».

Si pas de croissance avec une même monnaie, on ne peut pas compenser les écarts de salaires par de la dévaluation ainsi cela devient brutal comme en Grèce et ce qui est entrain de se passer actuellement en Italie. Si pas de croissance les entreprises s’installent là ou les salaires sont bas. Et les salariés émigrent là ou les salaires sont haut. Ainsi cela crée des tensions. L’Europe a été pensée dans un monde en croissance. Or la croissance ne reviendra pas ainsi il y a défi absolument colossal pour ceux qui souhaitent la Paix en Europe : comment repenser le mandat européen ? Comment revenir au fondamentaux c’est à dire à la Paix et à la bonne communion entre les peuples ? Par exemple en virant dans les textes européens tout ce qui fait allusion directement ou indirectement à l’évolution d’un agrégat économique qui est voué à partir dans le décor.

Depuis la COP21 quels pays fortement contributeurs au réchauffement ont mis en place une réelle trajectoire de réduction de leurs émissions (de CO2) ?

(à 25 min 30)
La réponse est personne… Les pays qui ont baissés leurs émissions ces dernières années l’ont tous fait de manière contrainte c’est à dire ils l’ont tous fait parce que leur approvisionnement en énergie fossile à commencer à se contracter. Cela concerne essentiellement les pays de la zone OCDE. Il y a quelques exceptions pour lesquels c’est un autre facteur limitant qui s’applique à l’économie. Dans ce cas là c’est l’économie qui se casse la gueule et les émissions avec. On peut citer comme exemple la crise financière en Asie en 1997 ou les troubles économiques au Brésil qui ne sont pas liés à la baisse d’approvisionnement en pétrole mais peut être liés au précipitation qui plafonnent la production électrique (c’est une hypothèse, cela demande à être vérifier). Il s’est passé quelque chose au Brésil qui a fait que c’est d’abord l’économie qui a souffert et derrière les émissions de CO2 qui ont baissés. Sinon à part des pays qui sont allé mal sur le plan économique pour des raisons indépendantes de leur volonté aucun pays n’a fait d’effort de baisse en valeur absolue sur leurs émissions. Les quelques pays qui y arrivent sont les pays qui sont de petite taille et très ouvert sur le monde. Exemple la Suisse a des émissions domestiques qui sont plutôt en légère baisse sur les dernière décennies alors que son PIB à explosé. On peut aussi prendre le cas de la Suède. Dans les deux cas de figures se sont des pays très mondialisés. Une bonne partie du PIB de la Suisse vient des entreprises pour lequel le chiffre d’affaire se fait pour une large part à l’exportation. Deux exemples de très très grosses sociétés Suisse qui sont parmi les plus grosses.

Exemple VITOL est l’un des plus gros négociant en produit pétrolier dans le monde, 10 % de la production mondiale de pétrole chaque année est négocié par VITOL. Sachant que les traders sont beaucoup plus nombreux que les producteurs ont peut trader 30 fois la production de pétrole… Leur chiffre d’affaire en fonction du cours du pétrole oscille entre 100 et 300 milliards de francs Suisse (joli pactole). VITOL garde la valeur ajouté de cette activité en Suisse alors que les flux physiques alors les émissions qui permettent à ces flux d’exister son en dehors de la Suisse. GLENCORE qui est un opérateur minier : le charbon alors que la Suisse n’a pas de mine de charbon. Nestlé à son siège social en Suisse or des gens qui achètent des produits Nestlé il y en a un peu partout. Tout cela fait des bénéfices, une partie sont rapatriés en Suisse. Les flux physique qui ont permis de faire les produits Nestlé qui sont acheté dans le monde prennent place en dehors de la Suisse et la valeur ajouté est elle pour partie conservée en Suisse. Donc le fait que l’on est pas le même périmètre pour compter les émissions et compter le PIB pour un petit pays qui est très ouvert sur le monde vous pouvez avoir un écart transitoire très significatif entre la variation du PIB et le variation des émissions. Mais lorsque vous regardez au niveau mondial vous avez quelque chose qui est « monstrueusement » rectiligne : sur les 50 dernières année les émissions de CO2 sont une fonction linéaire du PIB.

Donc comme aucun pays n’a délibérément décidé de contracter son PIB, il n’y a pas un pays qui a contracter ces émissions de CO2 autrement que en faisant du PIB avec des émissions qui ne sont pas chez lui. Il y a des pays où les émissions de CO2 augmente encore plus vite que le PIB.

Qu’est-ce que cela veut dire de baisser délibérément ses émissions ? Il faut en revenir à l’équation de KAYA : CO2 = (CO2 / NRJ) x (NRJ / TEP) x (TEP / POP) x POP

Les émissions de CO2 = La population x le PIB par personne x l’énergie par unité de PIB x le CO2 par unité d’énergie

Le PIB par personne croit plus vite (et la population croit aussi) que ne s’améliore l’efficacité énergétique de l’économie et ne s’améliore l’efficacité carbone de l’énergie.

Et malheureusement lorsque la décarbonation involontaire se passera (ce que l’on constate en Europe depuis 2007) et comme la pédagogie n’est absolument pas faite cela fera des gilets jaunes puissance 10. Les gilets jaunes ne sont que le début du délitement d’un système parce que l’on n’a pas vu le rôle absolument cruciale de l’énergie c’est à dire les machines dans ce qui fait le fonctionnement du système économique actuel.

Cela revient à la dynamique des systèmes de MEADOWS : cela décroîtra qu’on le souhaite ou cela décroîtra qu’on ne le souhaite pas. La seule question est quand ? Comment ? Et comment est on capable d’amortir le choc ?

Beaucoup des positions que Jancovici tiennent y compris celles sur le nucléaire sont des positions qui se réfèrent à cela. C’est à dire qu’est-ce qui minimise les risques que les systèmes implosent, à la fois le système environnemental et les systèmes sociaux humains. Qu’est-ce qui minimise le risque que tout cela implose dans un contexte dans lequel la contraction est déjà à l’œuvre ? C’est quelque chose qui est totalement orthogonal à la pensée de l’économie classique et orthogonal à la démagogie politique classique. Avec les gilets jaunes on est entrain de vivre en France le début de la décarbonation involontaire.

Avec les gilets jaunes on est entrain de vivre en France le début de la décarbonation involontaire.

C’est la COP15 de Copenhague ou le vrai « boulot » a été fait, les pays ce sont mis d’accord sur :
– les 2 degrés
– les 100 milliards du fond vert,
– la clause de dommage
etc..

Il a fallu 6 ans pour ce qui avait été décidé à la COP15 à Copenhague devienne un accord onusien lors la COP21 de Paris… Le vrai « boulot » avait été fait lors de la COP15.

Il ressort des choses totalement incohérente d’une COP car il y rentre des choses totalement incohérent.